Interne en médecine à Tahiti : le témoignage de Justine
Tous les six mois, un peu plus d’une quarantaine d’internes en médecine, chirurgie, psychiatrie et pharmacie ont l’immense privilège de pouvoir faire un stage en Polynésie française. Justine vient tout juste de terminer son semestre. Elle nous explique en détail comment elle a pu réaliser son rêve et nous dit tout sur sa difficile vie d’interne à Tahiti !
Bonjour Justine. Peux-tu te présenter ?
Bonjour Fabrice ! OK alors… Je m’appelle donc Justine, j’ai tout juste 26 ans et je suis interne en Médecine Générale à l’université de Bordeaux. Je viens de finir mon 5ème semestre, dans le service de Médecine Interne et Polyvalente du Centre Hospitalier de Polynésie française, que tu connais bien ! Je suis venue avec mon compagnon Lucas (prononcer loucassse!), originaire de Madrid et kinésithérapeute de formation, mais aussi champion de tortilla !
Qu’est-ce qui t’a décidée à venir faire un stage d’internat en Polynésie ?
J’ai toujours eu, sans aucun doute, le goût du voyage ! Je n’imaginais pas mon internat sans réaliser un ou plusieurs semestres en dehors de ma faculté de rattachement. J’avais plusieurs options en tête : faire un stage d’interne dans les DOM-TOM ; partir avec Médecins sans Frontières ; ou travailler dans un pays anglophone. Finalement, au vu de la relative simplicité des démarches, j’ai opté pour la première option ! Pour savoir quelle île choisir, j’ai lancé une demande d’avis général sur Facebook auprès des internes de Bordeaux qui étaient déjà partis. J’ai eu pas mal de réponses et j’ai finalement choisi Tahiti car l’interne qui m’a renseignée sur la destination m’a fait littéralement rêver ! Surtout, elle m’a confirmée que l’ambiance et les relations humaines, en Polynésie, étaient extraordinaires, et c’est vraiment ça qui nous a convaincus.
Être interne à Tahiti, est-ce très différent par rapport à ce que tu as connu en France ?
Oui et non ! Le rôle de l’interne en lui-même est très similaire. On fait la visite du service. On gère nos patients avec un encadrement de près ou de loin selon nos besoins. On a des gardes aux urgences et dans les étages (en moyenne 3 à 4 par mois). Et bien sûr, on se tape la paperasse. Enfin ça, ça dépend si tu arrives à bien manager ton chef ! On a le même nombre de jours de vacances qu’en métropole et il n’y a, en général, pas de problème pour prendre quelques demi-journées libres. On garde aussi un petit côté universitaire avec des topos de Médecine Générale réalisés par les internes de chaque service de l’hôpital (environ 6 à 7 après-midis par semestre).
Ce qui est vraiment différent, c’est la charge de travail de l’interne, qui est quand même nettement moindre par rapport à la métropole, même en s’investissant beaucoup. Au maximum, une journée s’étale de 8h à 17h, avec du temps pour déjeuner. Il n’y a pas d’astreinte et on ne vient pas le weekend dans le service. Les rapports humains aussi, que ce soit avec le personnel ou avec les patients, sont bien plus simples. On ressent beaucoup moins la hiérarchie, c’est très convivial. Et bien sûr la vie d’interne en dehors de l’hôpital… Fantastique ! On est toujours à droite, à gauche, au surf ou à la danse, dans les îles…
Justine en kayak
En fait, être interne en Polynésie, c’est pareil qu’en France, mais en bien plus cool !
Et en ce qui concerne les pathologies que tu as rencontrées ?
Je n’ai pas été confrontée à tant de maladies tropicales, comme cela aurait pu être le cas en Guyane par exemple. Cependant il y a quand même des maladies qu’on ne retrouve pas ou peu en métropole : la leptospirose, la dengue, la ciguatera, les parasitoses, le rhumatisme articulaire aigu… Les patients souffrent globalement des mêmes maladies qu’en France. La vraie différence, c’est que les gens arrivent souvent à un stade plus évolué, avec des maladies associées plus lourdes, notamment cardio-vasculaires (obésité, diabète et tabagisme bonjour!). On a affaire à beaucoup de plaies et d’infections cutanées, pas toujours facile à prendre en charge avec ce climat tropical ! Beaucoup de maladie goutteuse, également, souvent très évoluée.
J’imagine que tu as dû, aussi, t’adapter aux patients Polynésiens ?
Oui, mais quelle expérience ! Rien à voir avec les relations médecin-patient que nous pouvons avoir en France. Les polynésiens sont extrêmement gentils, accueillant et accordent leur confiance assez facilement. Bien sûr, c’est une grosse généralité mais, pour la plupart, ils sont comme ça dans la vie, et à l’hôpital aussi. Le rapport de supériorité, entre le médecin et son patient que je trouve très désagréable en France, est moins net ici. Même s’ils nous appellent « Taote », qui signifie « celui qui sait », le tutoiement est de règle dans les deux sens, l’approche tactile est plus facile.
Par contre, l’éducation thérapeutique est particulièrement compliquée. Déjà, il y a une grosse barrière culturelle. On arrive en bon européen avec notre savoir et notre façon de voir la médecine toute occidentale, et on se confronte à des gens qui ont leurs propres représentations, leur propre médecine traditionnelle. Il y a aussi des patients qui ne sont pas allés beaucoup à l’école ou qui ne comprennent pas bien le français. Bien sûr, c’est à nous de nous adapter, mais ça ne facilite pas la prise en charge de leurs pathologies. En tout cas, c’est bien d’apprendre au moins quelques phrases utiles en tahitien. N’est-ce pas Fabrice ! Et même si cette barrière culturelle peut être très frustrante, c’est l’échange et le dialogue qui font toute la beauté de la relation avec nos patients polynésiens.
Quelles ont été les démarches pour être interne à Tahiti ?
Quand on est interne à Bordeaux, comme moi, c’est très simple. Il y a un dossier de stage « hors subdivision dans les DOM-TOM » à remplir et qui se trouve sur le site du Département de Médecine Générale de Bordeaux. C’est d’ailleurs le même site pour les autres spécialités et les pharmaciens. Toute la procédure est expliquée, notamment pour les subtilités concernant les internes du nouveau régime. Sont demandés l’ancienneté, le classement et le nombre de stages obligatoires de la maquette du DES réalisés (certificat fourni par la scolarité). Il y aussi une petite lettre de motivation à écrire qui doit faire moins d’une page et un formulaire APOREC à compléter en ligne pour les stages dans le Pacifique Sud. Il faut surtout s’y prendre au moins 6 mois en avance, car le dossier est à renvoyer, par mail ou courrier, avant le 30 avril, pour le semestre d’hiver, et avant le 30 novembre, pour le semestre d’été. Le dossier passe ensuite en commission, 3 à 4 mois avant la date présumée de départ, après avis du doyen de la Faculté, du coordonnateur régional de Médecine Générale, du directeur général du CHU et du directeur de l’établissement d’accueil.
Pour les internes originaires d’une autre faculté, il y a un peu plus de boulot. Le même dossier est à remplir pour Bordeaux. Votre faculté d’origine vous demande un deuxième dossier, comportant notamment les avis favorables de votre doyen, du coordonnateur régional de votre spécialisé, du directeur général de votre CHU et enfin du directeur d’établissement d’accueil (Tahiti en l’occurrence), que vous-même devez solliciter. Il faut donc s’y prendre encore plus à l’avance, le temps de récupérer tout ça. Vous devrez donc être accepté par votre ville d’origine, et par Bordeaux. Double tarif ! Mais pas de panique, avec un peu d’anticipation, ça se fait très bien, et le jeu en vaut largement la chandelle !
Quel a été ton salaire d’interne en Polynésie ?
Pour nous, ça n’a pas été très simple car une nouvelle convention a été signée tardivement pendant le semestre, et déjà que tout prend du temps ici… je vous laisse imaginer !
Dorénavant, notre salaire de base est payé par notre faculté d’origine, l’indexation et les gardes par l’hôpital de Tahiti. Ce qui nous fait : le salaire de base (pour ma part, c’était environ 1780€) + l’indexation à 0,84 sur le salaire brut (donc environ 1700€ en net) + les gardes (environ 200€ la semaine, 300 € les samedis et 400€ dimanches et jours fériés). Sachant, qu’on a en moyenne 3 à 4 gardes par mois, je tournais entre 3400 et 4500€ par mois. Il semblerait que l’indexation des internes soit menacée d’être suspendue. A vérifier donc avant de partir.
C’est vraiment un bon salaire pour un interne, mais est-il suffisant pour vivre à Tahiti ?
Oui, largement. Pour y vivre et pour voyager. Il faut cependant arriver avec des économies, car tout met un peu de temps à se mettre en place. Il faut avancer pas mal d’argent, au début, pour la caution du logement, la voiture, le téléphone, internet et plus accessoirement la planche de surf et les cours de plongées !
Pour te donner une idée :
- La voiture coûte 2000 à 3 000 € pour les moins chères et les plus… vintages !
- Un scooter neuf 50 cc vaut environ 1 000€ pour les moins chers et pour un 125 cc il faut compter le triple.
- L’essence est à environ 1,5€ le litre.
- Un loyer moyen pour une chambre en colocation est de 600€. Ca te revient moins cher si tu partages ta chambre! Il faut rajouter une petite centaine d’euros de charges, plus ou moins selon le standing (jardinier, pisciniste, fibre optique…).
- Le repas du midi au self de l’hôpital est gratuit pour les internes (peut-être plus pour très longtemps) et le soir si on est de garde. Pour manger pas trop cher à l’extérieur, il faut bien sûr aller aux incontournables roulottes. Il y en a partout. Compter environ 12 à 15€ le plat (copieux!). Pour les restaurants, c’est plutôt 20 à 50€.
- Tout est très cher dans les magasins en Polynésie, notamment l’alcool, mais si tu oublies pendant 6 mois ta dépendance aux soirées vin/fromage, tu t’en sors ! Il y a notamment les PPN (Produits de Première Nécessité) comme les pâtes, le pain, les lentilles, les légumes et fruits locaux dont les prix sont contrôlés par le gouvernement et qui sont très abordables.
- Pour le téléphone mobile, il faut compter un minimum de 20€ par mois et entre 15 et 50€ pour internet selon le nombre de personnes dans la maison.
- Bref, pas trop de problème pour la vie au quotidien mais ce qui va te faire vendre un rein, ce sont les sorties et les voyages. Le voyage aller-retour entre la France et Tahiti est intégralement pris en charge par l’hôpital, avec possibilité aussi de se faire rembourser le fret. Pas mal, non ? Tout le reste de tes voyages est bien sûr à ta charge. Il faut prendre l’avion pour la majorité des îles que tu veux découvrir. Les billets coûtent entre 200 et 750€ selon la distance (et oui, aucune concurrence, Air Tahiti profite de son monopole !) mais il y a parfois des promotions. Ne pas oublier un très bon plan, deux fois par an (en septembre et en février) : le salon du tourisme, où tu peux profiter de belles réductions sur beaucoup de choses, mais surtout sur les billets d’avion. Quand tu as payé ton vol, il faut rajouter l’hébergement en pension de famille ou à l’hôtel (entre 50 et 150€ la nuit par personne avec demi-pension). Si tu es un peu aventurier, il y a toujours possibilité de camper ou de trouver des petits bungalows moins confortables mais très bon marché.
Voilà un aperçu ! Je dirais qu’il faut venir avec au moins 4 000€ de côté par personne, pour commencer sans stress. Ah et bien sûr, j’allais oublier, on ne paye pas d’impôts sur les revenus polynésiens… Pas de changement à prévoir donc pour tes mensualités !
A ton arrivée, as-tu trouvé facilement ton logement ?
La maison, on l’avait trouvée facilement, quelques semaines avant le départ, sur le groupe Facebook des internes de Tahiti. Ça se fait beaucoup comme ça, les maisons en colocation se refilent entre internes de semestre en semestre. Sinon il y a pas mal d’annonces sur le groupe Tahiti Colocation, mais parfois ils n’acceptent pas les couples. Il est aussi possible de trouver un appartement ou une maison de façon indépendante sur les petites annonces. L’inconvénient c’est qu’il y a souvent des frais d’agence, les maisons sont très peu meublées et il faut ouvrir internet, l’électricité… C’est faisable bien sûr, mais peut-être plus contraignant. Tu peux, sinon, opter pour une chambre chez l’habitant, quitte ou double !
Justine à la plage
Et pour ta voiture ?
Ah, et la voiture… une grande histoire, qui n’est toujours pas terminée pour ma part !
Alors, le cas standard, c’est de trouver, avant de partir, sur le groupe Facebook des internes, une voiture de quelqu’un qui rentre en métropole. L’inconvénient c’est que ce sont souvent des véhicules vieux et surtout mal, voire pas entretenus qui coûtent quand même une blinde. Il n’y a pas de contrôle technique et encore moins de révision obligatoire en Polynésie. En plus certaines personnes sont moyennement honnêtes. Donc si les réparations à 2 000€ tombent sur toi, il faut considérer que c’est le jeu ! L’avantage c’est que tu as un moyen de locomotion tout de suite en arrivant et que tu peux payer en euros. Si tu arrives comme moi sans voiture, il faut un peu plus chercher, sur les petites annonces ou alors dans des garages. C’est plus cher mais avec plus de garanties. En attendant, il te faudra quelqu’un pour te véhiculer, car tout mais alors vraiment tout, se fait en voiture. C’est petit et pourtant tout est loin !
En ce qui me concerne, j’ai trouvé un philosophe reconverti en mécano, extrêmement sympathique ! Il m’a proposé de me retaper une Twingo en 2 mois et en attendant, il me prêtait une voiture. Super plan, non ? Ah oui sauf que, ça fait 6 mois et il ne m’a toujours pas livré la voiture !
Au moment de l’installation, y a-t- il d’autres démarches à prévoir ?
Oui, il y a quelques démarches incontournables, mais qui se font facilement.
- Il est recommandé d’avoir un numéro de téléphone polynésien, tout en conservant son numéro français, indispensable pour continuer à recevoir les codes de la banque pour acheter sur internet ou faire des virements. Le mieux est de prendre le forfait minimum français (2€ de Free par exemple) avant le départ et en Polynésie, d’acheter une carte SIM prépayée Vini ou de souscrire à un forfait Vini ou Vodafone. Il est donc bon d’avoir soit un téléphone avec double port SIM, soit deux téléphones.
- Les maisons sont en général équipées d’une box internet. Tu peux la racheter d’occasion aux précédents locataires (environ 80€) ou alors l’acheter directement en boutique. Il existe de forfaits ADSL ou fibre, selon les besoins de la maisonnée.
- Comme en France, il faudra ouvrir ou reprendre à ton nom le forfait d’électricité (EDT) et assurer la maison, c’est obligatoire.
- Il n’est pas absolument indispensable d’ouvrir un compte en banque polynésien. L’hôpital virait mon salaire d’interne sur mon compte français. Il n’y a pas ou alors très peu de frais pour les paiements en carte et les retraits (avec ma banque, 2€ si je dépasse 5 retraits par mois). Par contre, c’est bien d’augmenter ses plafonds, ou alors carrément de négocier une carte gold, car les dépenses sont plus importantes. Mon compagnon Lucas a du ouvrir un compte polynésien, étant payé en francs pacifiques et en chèque la plupart du temps. Avis aux conjoints !
- Comme il n’y a pas de boite aux lettre dans les logements, il faut ouvrir une boîte postale à l’OPT (Office des Postes et des Télécommunications) si tu veux recevoir ton courrier. Le prix est d’environ 20€ pour une petite boîte à payer à l’ouverture.
- Enfin, pour la voiture, il faut se munir de son relevé d’information d’assurance (si tu as un bonus bien sûr!) afin de payer moins cher l’assurance de ton nouveau bolide. Il faut également passer à la Direction des Transports Terrestres pour remplir le formulaire de cession de véhicule et changer la carte grise, moyennant quelques timbres fiscaux. Idem pour les deux-roues.
Elle n’est pas très marrante cette question, t’en as pas d’autre ?
As-tu eu le temps de découvrir les charmes de la Polynésie ?
Ah voilà, c’est mieux ! Oui, j’ai découvert beaucoup de choses, mais 6 mois avec seulement 3 semaines de vacances, c’est bien trop peu ! J’ai donc été forcée de prolonger un peu mon séjour…
C’est vrai que j’ai pris mon temps. Il y a déjà des tonnes de richesses à découvrir rien qu’en vivant à Tahiti. Ça passe par les échanges avec les Polynésiens et les popa’a, le partage du ma’a tahiti, la pêche, la randonnée… Tout, en somme ! Lucas et moi, on s’est pris de passion pour la danse tahitienne. On suit des cours dans la même école. Lucas prépare même le Heiva i Tahiti (festival de danses et chants polynésiens) qui aura lieu en juillet. C’est un sacré investissement, et une chance après seulement quelques mois passés ici. Moi, plus modestement, je serai sur scène en juin pour le Heiva des écoles. Avis aux amateurs !
Pour ce qui est des voyages, avec 5 archipels et plus de 100 îles, impossible d’être rassasié ! On a eu la chance de visiter plusieurs fois les îles du vent (Tahiti, Moorea et Tetiaroa) et les îles sous le vent (Huahine, Raiatea, Tahaa, Bora Bora et Maupiti). Elles sont à découvrir absolument. C’est ce que je conseille à tous ceux qui viennent de France pour me rendre visite. Ce sont toutes des îles hautes, sublimes et culturellement riches. On a également pu se rendre dans l’archipel des Australes, à Raivavae (ma préférée de toutes!) et à Tubuai, où l’accueil y est tout simplement mythique. Les habitants sont intarissables de légendes ! Rurutu et ses falaises calcaires, qui fait aussi partie de l’archipel, est prévu dans mon programme pour le mois d’août. Je reviens aussi très récemment des Tuamotu, où j’ai séjourné à Fakarava, Tikehau et Rangiroa. De vrais paradis pour la plongée, la chasse sous-marine et la découverte du lagon !
Prochainement nous passerons une semaine à l’île de Pâques pour un peu de dépaysement chilien. Il y aura ensuite Makatea et ses 60 habitants pendant 4 jours en catamaran puis 2 semaines dans les Marquises en sac à dos. De quoi ne pas s’ennuyer !
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Tu restes donc encore quelques mois. As-tu prévu de travailler ?
Initialement oui, j’avais prévu de travailler. J’ai une belle licence de remplacement toute neuve, mais qui est toujours dans le placard ! Finalement, j’ai envie de profiter de cette disponibilité pour faire des choses simples, être libre pour recevoir ceux qui vont venir me voir, et aussi avancer mon travail universitaire qui a été un peu laissé en suspens… Pas d’objectif de travail lucratif donc, mais je suis ouverte si une opportunité se présente !
Il y a en, en tout cas, plusieurs possibilités pour les internes non thèsés : des postes de FFI (faisant fonction d’interne) à l’hôpital, des remplacements en libéral à Tahiti ou dans les îles avec parfois des gardes aux urgences de certaines cliniques. Il faut par contre, selon les périodes, faire face à la concurrence ! Beaucoup de remplaçants pour peu de postes.
Justine en rando
Finalement, que retiens-tu de ton semestre d’interne en Polynésie ? Y a t-il des choses qui t’ont manqué ?
Très peu de négatif honnêtement ! Les côtés les moins marrants ont été surtout liés aux difficultés de Lucas à trouver du travail du fait de sa nationalité. Donc ça reste très personnel.
La saison des pluies n’est pas toujours simple à gérer, mais franchement, comparée à l’hiver en France… Rien à voir. On est invariablement en short et tongs (note de la rédaction : on dit savates). Le rêve ! Sur le plan hospitalier, les relations avec l’administration et certains services sont parfois compliquées, mais rien de particulièrement exotique. L’ambiance reste très décontractée.
Ce qui me manque parfois, en dehors de mes proches, ce sont les activités culturelles plus rares ici. Et puis, c’est un peu déprimant de voir que pratiquement tout ce qui est consommé en Polynésie est importé, bien que ça commence à bouger. On se sent aussi isolés du monde, pour le meilleur et pour le pire.
Mais ce sont des détails, largement compensés par la douceur de la vie à Tahiti, et surtout, plus que les paysages de rêve, le sourire toujours chaleureux des Polynésiens. C’est une superbe parenthèse au sein de mon internat.
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Quel serait ton message pour les internes en médecine qui, comme toi, voudraient tenter l’aventure polynésienne ?
Lancez-vous ! Toute expérience vaut la peine d’être vécue, et en Polynésie, peu de chance d’être déçu !
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