Expatriation à Tahiti : le bilan à 1 an

30 Août 2017 | Vie Quotidienne | 175 commentaires

expatriation à Tahiti : le bilan à un an

Un an ! Cela fait déjà un an que nous avons débarqué à Tahiti, sans rien connaitre, ou presque, de la Polynésie française. C’est maintenant le moment de dresser un premier bilan de notre expatriation: beaucoup de positif et un peu de négatif quand même.

 

A la découverte d’un nouveau monde

Notre expatriation nous a permis de découvrir des îles magnifiques et une culture riche, trop méconnue en métropole. Nous avons déjà pu visiter des îles dignes des plus belles cartes postales comme, MooreaTetiaroa, Fakarava, TikehauBora-Bora. Et aussi les autres, peut-être encore plus captivantes: Nuku Hiva, Hiva Oa, Raiatea, TahaaHuahine, Maupiti… Chacune avec ses paysages, son histoire, ses légendes et sa gastronomie (mention spéciale pour le poisson cru !). Et puis, il y a Tahiti que nous découvrons peu à peu, en y vivant et en participant à des événements culturels, ou plus simplement en allant à la plage.

Mais la beauté des îles ne serait rien sans leurs habitants. La réputation qu’ont les Polynésiens d’être accueillants et chaleureux n’est vraiment pas usurpée. La gentillesse des gens et la simplicité des rapports humains est probablement ce qui rend la Polynésie si attachante. On a vite pris l’habitude de tutoyer et même de sourire aux inconnus dans la rue lorsqu’on croise un regard (pas évident, au début, quand on vient de Paris !).

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Expatriation sur une île très loin de la métropole

Mais la Polynésie est loin de la France et c’est probablement le point le plus négatif de notre expatriation. Il n’est pas question de retourner fréquemment à Paris à cause du prix des billets (plus de 10000 E à cinq) et de la durée du voyage. Evidemment nous communiquons par internet (et encore, ca dépend avec qui) mais l’éloignement de nos familles et de nos amis restés en métropole est parfois un peu difficile à vivre.

Mais être expatrié loin de la France signifie aussi moins de stress et de morosité (pas de morosité du tout en fait !). Ici, on se sent moins concerné par la vie politique française tellement navrante. On n’a pas trop peur des attentats. Vivre loin, cela permet, aussi, de prendre du recul, de faire le point et de réfléchir à nos véritables désirs et ambitions pour le futur. Tout un programme !

Notre travail

J’avais trouvé mon poste de médecin hospitalier, au centre hospitalier de Polynésie française, avant de partir. C’est d’ailleurs ce qui a déterminé notre destination et rendu notre expatriation possible. Ma femme, qui est aussi taote (médecin), a été ensuite embauchée à temps partiel. Nous avons découvert un hôpital moderne avec des équipes soignantes compétentes (et accueillantes). Dès notre arrivée, nous avons été confrontés à des pathologies qu’on ne voit pas -ou peu- en France. Nos patients, avec leurs croyances et leur représentation de la maladie, nous obligent, aussi, à remettre en question notre pratique de la médecine. Il faut s’adapter et c’est bien cela qui est stimulant. Exerçant au milieu du Pacifique sud, on pourrait se sentir un peu isolé. Ce n’est, en fait, pas le cas grâce à nos confrères sur place et à la possibilité de communiquer avec les hôpitaux français par internet (mail et visioconférence). Dans les cas les plus difficiles, il est même possible de transférer les patients en métropole.

L’interview du Dr Oehler à propos de la ciguatéra en Polynésie française

Comme vous l’avez compris, je suis heureux de travailler ici, et, ce qui ne gâche rien, nos salaires confortables nous permettent de découvrir la Polynésie en famille.

Se faire de nouveaux amis

Il a été très facile de nouer des relations amicales avec nos collègues de travail et, en particulier, les expatriés nouvellement arrivés. Cependant, la plupart de ces nouveaux amis sont déjà repartis ou ne vont pas tarder. On accompagne souvent quelqu’un pour le grand départ. C’est un peu difficile quand même. Il est beaucoup moins facile de tisser des liens avec les gens qui vivent sur place depuis plus longtemps (ils en ont peut-être un peu assez de voir tout le monde partir). Bien que les relations avec les polynésiens soient toujours chaleureuses et bienveillantes, il n’est pas très simple de devenir intimes. Je pense qu’il nous faudra un peu plus de temps. Et puis nous n’avons pas, non plus, fait le premier pas. Nous sommes restés un peu centrés sur notre travail et notre vie de famille. Il faudrait qu’on s’invite dans une petite bringue, un de ces jours !

Notre cadre de vie

La maison

Nous habitons dans une jolie maison sur les hauteurs de Papeete, à 10 minutes du centre et une demi-heure de l’hôpital (quand ça roule). Comme le climat est particulièrement clément, nous prenons tous nos repas sur notre terrasse en admirant l’océan et Moorea, en face. Inutile de préciser que les couchers de soleil sont beaucoup plus beaux ici qu’en banlieue parisienne.

Papeete

Papeete, avec ses bâtiments vieillots et ses routes mal entretenues, n’est pas ce qu’on peut appeler une belle ville. Même si beaucoup de quartiers sont défavorisés – plus d’un quart de la population vit sous le seuil de pauvreté il n’y a pas de problème d’insécurité. Il y a pas mal d’embouteillages et le réseau de transport en commun est quasiment inexistant. Sa localisation en bord de mer et au pied des montagnes en font une ville, malgré tout, agréable à vivre. Les quelques restaurants ou les roulottes, les cinémas (petits), le théâtre suffisent largement pour assouvir nos besoins de sorties (Oh la vie de famille pépère !). Quand nous avons des envies de voyage, Moorea est accessible en ferry (40 minutes) et l’aéroport n’est qu’à 15 minutes.

De la couleur à Papeete: Street Art et graffiti à Tahiti : le festival Ono’u

Les écoles

Nos trois enfants sont scolarisés dans des établissements privés du centre ville. Le niveau scolaire nous semble tout à fait satisfaisant. Le seul problème est qu’il n’est pas possible, pour eux, de s’y rendre seuls. Il faut donc les accompagner le matin et les rechercher le soir.

Vie chère et consommation

Tout est cher, très cher en Polynésie. Au début, quand on convertit les prix en Euros, on s’aperçoit vraiment que tout est hors de prix. C’est particulièrement vrai pour tout ce qui se rapporte au tourisme : Les vols, les hôtels et les pensions, les excursions. Il faut vraiment avoir un bon salaire pour s’expatrier en Polynésie et y voyager en famille. En même temps, on ne consomme plus comme avant. Fini l’achat compulsif ou le weekend shopping (yes !). Ici, on n’est pas agressé par la publicité, les magasins sont tous fermés à 17 heures et de toute façon on ne trouve quasiment jamais ce qu’on cherche. Par exemple, dénicher des chaussures un peu plus élaborées que des savates (tongs) est vraiment un challenge ! Il reste parfois la solution internet, mais il ne faut pas être pressé et il y a des taxes à payer si le montant de la facture (avec transport) dépasse 20000 XPF.

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Alors quel est le bilan d’un an d’expatriation à Tahiti ?

Les plus

  • Les Polynésiens trop sympas
  • La beauté des îles
  • La culture polynésienne à découvrir
  • Le poisson cru
  • Le travail
  • Le cadre de vie au soleil (quand tu es en weekend tu te sens en vacances)
  • La facilité de créer des liens amicaux

Les moins

  • Tahiti, c’est loin, très loin
  • La difficulté pour devenir amis avec les polynésiens et pour garder ses copains qui rentrent tous en France
  • La vie chère
  • La pauvreté et la malbouffe
  • Impossible d’acheter des chaussures (j’insiste !)